泉のふちに身を横たえ
しとやかな娘たちの胸よりも
もっと冷たい水の中に
私は映し出した ぼんやりとしたもの憂さを
夜の色をした私の深い瞳を
そしてこの顔を
そしてこの定まらぬ鏡の中に
私は素晴らしい朝を見た
様々なものを見た
思い出のごとく蒼ざめたものを
どんな暗い風によっても決して曇ることのない
この水の上に
その時 − 青い過去の奥底に
私のか細い身体は ただ
動く影でしかなかった
月桂樹や糸杉の下で
私は爽やかな息吹を愛した
私たちにそよぐ風を
私は愛した 妹のごときあなたの愛撫を
あなたの微妙な感覚を 優しさを
ちょうど明け来るあけぼのよ
そして あなたのしなやかでリズミカルな足取りを
その微笑みが香り立つ
月の顔を持つ水の妖精よ
そして牧神たちの駆け足を
味気ない涙のように
惜しげなく注がれる泉を
人知れぬ聖なる森の中で
私は聞いた 木の妖精が
絶え間なく震えるのを
おお 親しき神秘なる過去よ
私の瞳にその姿が映し出されている
ひとすじの雲のように
それはどんなに楽しく 素敵なことだろう
過去よ あなたと一緒に
長い旅を出来たなら
私がそっと入り込めば 水は丸い波紋を
つくるでしょう さらにもう一つ丸く
そしてもう一つかすかに
それから魅了された鏡は
再び透き通った姿を取り戻すでしょう
冷たく澄み渡った姿を
1 [Sur]〜の上: [Dans]〜の中 |
Etendue au seuil du bassin,
Dans l'eau plus froide que le sein
Des vierges sages,
J'ai reflété mon vague ennui,
Mes yeux profonds couleur de nuit
Et mon visage.
Et dans ce miroir incertain
J'ai vu de merveilleux matins...
J'ai vu des choses
Pâles comme des souvenirs,
[Sur]1 l'eau que ne saurait ternir
Nul vent morose.
Alors - au fond du Passé bleu -
Mon corps mince n'était qu'un peu
D'ombre mouvante ;
Sous les lauriers et les cyprès
J'aime la brise au souffle frais
Qui nous évente...
J'aimais vos caresses de soeur,
Vos nuances, votre douceur,
Aube opportune ;
Et votre pas souple et rythmé,
Nymphes au rire parfumé,
Au teint de lune ;
Et le galop des aegypans,
Et la fontaine qui s'épand
En larmes fades...
Par les bois secrets et divins
J'écoutais frissonner sans fin
L'hamadryade,
Ô cher Passé mystérieux
Qui vous reflétez dans mes yeux
Comme un nuage,
Il me serait plaisant et doux,
Passé, d'essayer avec vous
Le long voyage !...
Si je glisse, les eaux feront
Un rond fluide... un autre rond...
Un autre à peine...
Et puis le miroir enchanté
Reprendra sa limpidité
Froide et sereine.
1 [Sur] Fauré : [Dans] Brimont |